Visite à Tonton Gips, Tata Aurélie et Copain Jérémy

Notre globe trotteur est allé rendre visite à son Tonton Gips, sa Tata Aurélie et son Copain Jérémy ce weekend. Comme nous l'accompagnions, nous avons pu nous apercevoir que si notre bonhomme poussait comme un champignon, Jérémy n'était pas en reste : nous n'avons pas la chance de nous voir aussi souvent que nous le souhaitons et chaque visite est source de surprise devant la croissance de nos petits mecs.

Les grands n'ont pas été les seuls surpris : Jérémy s'est montré particulièrement intéressé par Robin et une fois la curiosité passée, il a fallu s'assurer que le moins petit des deux n'allait pas tailler une boutonière à son vis-à-vis avec une clé de voiture qui lui avait été confiée suite à une transaction obscure au sujet de boeuf bourguignon.

Jérémy est un garçon adorable mais n'en est pas moins un petit mec de bientôt deux ans qui fait des expériences freestyle comme l'escalade de chaise en équilibre précaire sur deux pieds, et ce à deux reprises dans la même trentaine de secondes, ce qui a valu la perte certaine de quelques cellules cardiaques à son papa. Nous apprenons donc in vivo que bientôt, notre gentil poussin tout calme sera à surveiller comme le lait sur le feu en dépit de ses qualités intrinsèques : ça a beau être "notre ange", ça n'en demeure pas moins un gosse en puissance, avec tout ce qui y est attaché en termes de doigts dans les prises et autres avalages de petits objets.

Mais bon, pour le moment on savoure le calme avant la tempête et si Tata Aurélie se rappelle sans doute de bons souvenirs avec une crevette de cinq mois sur les genoux (ou plutôt un homard compte tenu du gabarit de Robin), notre grand bonhomme qui aime de plus en plus être assis boit du petit lait avec sa Tata Aurélie qui le câline.

Les papas ne se font pas prier non plus pour être aux petits soins avec leurs mectons. On a beau être de vrais durs, de vraies brutes sanguinaires, on fait quand même l'effort de témoigner un peu de douceur et d'attention à la relève, au moins jusqu'à tois ans, âge auquel va commencer la partie sérieuse de l'éducation avec stage de survie en Amazonie, vacances annuelles au Boot Camp et autres brimades d'endurcissement pour faire de nos fistons des hommes, des vrais.

Finalement, on se rend compte que le statut de parent assagit beaucoup, principalement par la force des choses ... Les visites de naguère au domicile de la famille S. se traduisaient régulièrement par le passage à point d'heures d'Appetite For Destruction "qui est quand même un putain d'album", l'éclusage de suffisamment de godets pour que je ne sois plus particulièrement en mesure de guider la courageuse Coralie qui transbahute son épave de mari jusqu'à la maison (mais on en parlera dans la voiture), l'évocations de souvenirs d'étudiants assénés jusqu'à l'overdose à nos épouses ou autres parties de mexicain avec d'un côté de la pièce le clan des hommes avinés et de l'autre celui des femmes consternées.

Samedi, la perspective de devoir nous lever le lendemain au mieux à 6h00 pour répondre aux appels de Robin, de devoir travailler pour Coralie et d'essayer de me ménager un moment de repos pour ce qui me concerne nous a amenés à venir à Thionville dans l'après midi pour bien profiter de tout le monde sans pour autant rentrer trop tard. Et même si nous n'avons pas bu d'eau, nous avons évité le Brugal (pour celui qui ignore ce qu'est le Brugal - le bienheureux - mettons que c'est le chaînon manquant entre l'hydrocarbure et l'éthanol). Nous n'avons toutefois pas pu résister à une petite salutation au dangereux flacon.

Mais que les compagnes ne crient pas victoire trop tôt : la flamme existe encore et sitôt nos rejetons assez grands pour nous octroyer une matinée de récupération, Tonton Ben insistera à nouveau pour que celui qui se fait prendre sur un mexicain se tape un verre à moutarde de Brugal cul sec, Welcome To The Jungle rejaillira des baffles, Coralie me rabachera depuis deux heures qu'on va partir parce qu'elle est fatiguée et qu'elle a de la route et je ferai mine de ne pas l'entendre, tout occupé que je serai à vociférer avec la voix de Jean Lloret que l'ombre du zèbre n'a pas de rayures, sous l'oeil amusé du Jul qui expliquera au Gips qu'il n'y a pas de problème pour qu'il prenne le volant tandis que ce dernier tentera prudemment de lui subtiliser les clés...

En redevenant sérieux un seconde, nous avons passé un excellent moment et si le temps a parfois des vertus pour vous éloigner des personnes avec lesquelles vous n'avez finalement pas grand chose à partager, il a aussi l'avantage de faire se rapporcher plus encore ceux qui évoluent dans le même sens en rendant encore plus riches et fortes leurs relations. Et comme je sais que nos hôtes lisent ces pages, j'ai d'autant plus à coeur de leur dire ici devant témoin qu'ils forment un couple d'amis précieux, que j'aimais ce qui nous liait hier, que j'aime ce qui nous lie aujourd'hui et que je ne doute pas que bien des choses nous lieront encore demain.