Promenade du samedi

La maman de Robin a eu l'excellente idée de décaler ses préparations de cours pour nous permettre de profiter de ce beau temps froid et sec et d'aller prendre un peu l'air avec notre bonhomme. Comme à chaque fois, le mecton s'est installé dans son siège-baquet-de-petit-biquet avec un peu de difficulté pour ensuite y afficher une mine épanouie. Mine de rien, il était plus que temps de lui proposer cette possibilité tant il remplissait son cosy. Il pousse à une vitesse, c'est ahurissant et le fait de voir ses accessoires devenir obsolètes les uns après les autres rend encore plus tangible son inexorable croissance.

Après avoir été tenté deux petits coins de natures à priori propices à la promenade familiale, nous sommes revenus sur nos pas et avons flâné dans les rues de notre petite commune. Non pas qu'on ait préféré cette option à de petits chemins dans la verdure, mais les sites envisagés étaient déjà fort légitimement réquisitionnés pour permettre à des chasseurs de tuer des animaux en toute tranquillité. Qui sommes-nous pour oser imaginer que ces parcours sont ouverts au public et que la petite famille souhaitant faire quelques pas dans un environnement bucolique a son mot à dire quand des gens armés de fusil posent leurs panneaux pour s'approprier les lieux pour leurs loisirs meurtriers? Nous avons évidemment compris que les chemins de promenade soient fermés pour que les chasseurs puissent en jouir de façon exclusive par cette belle journée, quoi de plus naturel? Nous n'avons même pas pesté contre ce pays de débiles qui privilégie à de paisibles promeneurs une bande de types armés et bruyants qui s'accaparent l'intégralité d'une zone pour jouer à la guerre contre des animaux parfaitement innocents et n'ayant à aucun moment donné leur accord pour servir de cible mouvante à ces grands enfants. Dans le calme et la sérénité, nous sommes revenus chez nous et après avoir bien emmitouflé le loulou, nous avons fait une petite balade dans les rues désertes de notre patelin où la seule activité se résume à un adolescent idiot qui fait le tour de la bourgade sur sa mobylette.

Le grand air, ça creuse, mais ça endort aussi et notre bonhomme n'aura pas attendu d'avoir regagné son foyer pour entamer sa sieste. Ca valait le coup de se les geler pour qu'il en profite ainsi...