Ma fête pour les enfants

Dans notre région, porter le superbe prénom de Nicolas s'accompagne inévitablement d'une pénalité unique. Alors que tout un chacun jouit individuellement de sa fête un jour donné (j'entends par tout un chacun quiconque a le bon goût de porter un prénom du calendrier chrétien évidemment, les moeurs tribales des sauvages aux prénoms imprononçables et exotiques me sont évidemment étrangères), le 6 décembre est la fête des enfants avant toute chose et parfois on s'aperçoit qu'accessoirement, c'est aussi celle de ceux qui s'appellent Nicolas. A ce titre, je me souviens encore d'une anecdote où Coralie, ma propre épouse (qui ne l'était pas alors mais quand même) me regarde les yeux dans les yeux le 6 décembre pour me parler du cadeau qu'elle fait à une gamine pour la St Nicolas, que dis-je, pour sa St Nicolas, avant de s'arrêter subitement de parler, l'air honteux et confus (Jeannot, si tu me lis...) et de se permettre d'avouer avec un naturel désarmant qu'elle avait omis au passage que la St Nicolas pouvait peut-être aussi être ma fête. Si jamais quelqu'un a ce stade n'a pas encore compris que je m'appelle Nicolas, qu'il quitte ces pages immédiatement.

Depuis, je me suis fait une raison, d'autant plus facilement que je considère désormais comme tout un chacun que c'est le fête des petits lorrains et principalement une occasion de plus de gâter mon bicaillou.

Cette année, St Nicolas a amené chez Papy et Mamy un super cadeau pour Robin, un tapis sur lequel on dessine avec des crayons remplis d'eau. Y'a pas, St Nicolas il a sûrement des gosses et un mobilier sympa pour avoir pensé à ça. A moins qu'il en ait simplement marre de voir son gnard ressembler à celui du Père Fouettard à force de se barbouiller la tronche avec un marqueur... Mais bon, toujours est-il que notre petit artiste est content avec son équipement et qu'il a évidemment déjà découvert comment vider les crayons ...

Chez ses parents, St Nicolas a laissé pour Robin un Monsieur Patate, que le mecton a immédiatement adopté avec enthousiasme. Depuis, on se fait régulièrement débusquer par un petit lutin qui nous prend la main en nous demandant d'une voix joyeuse [on jou papate?]. Autant c'est déjà amusant dans le salon quand le matos est déballé, autant ça devient hilarant quand les premiers mots de Robin le matin, après s'être frotté les yeux et mis debout dans son lit ne sont plus [sayé dodo?] ou [on sor!] mais un assez improbable [salu on jou papate?].

Y'a pas mais ces fêtes de fin d'année, c'est bien quand t'es gamin, puis ça devient bof-bof et sitôt qu'à ton tour tu peux revivre ces émerveillements par procuration, ça redevient génial!

Comments

[Le p'tit Jean]

Décidément on est très influencés par le Corbeau et le Renard dans nos blogs respectifs aujourd'hui !!!
(L'explication si vous cliquez sur "Le P'tit Jean")